
Pollution du sol : comprendre les causes, les risques et les solutions pour un sol sain
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Temps de lecture 13 min
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Sommaire
On considère qu’un sol est pollué lorsqu’il contient des composés chimiques, susceptibles d’être néfastes à la santé humaine ou à celle des animaux ou des plantes. Les polluants constituent des substances toxiques
Un sol peut être pollué pour plusieurs raisons :
Tout le monde est concerné par la pollution des sols. Selon le Commissariat général au développement durable, la France compte près de 7 000 sites et sols pollués. Ils sont recensés dans la base Basol. Aucune région n’est épargnée, même les zones montagneuses. Parmi les polluants les plus fréquemment présents, on peut citer les hydrocarbures et hydrocarbures chlorés, les composés organiques volatils (COV), le cyanure, les métaux et métalloïdes et les HAP.
Les agriculteurs et entrepreneurs industriels sont en 1re ligne face à la pollution du sol. Ils sont souvent, à la fois, émetteurs de pollution et victimes de ces rejets puisque ce sont eux qui les côtoient au quotidien.
Les collectivités, selon l’histoire de leur sol et la présence, ou non, de sites industriels, de friches industrielles ou d’exploitations agricoles intensives, sont aussi concernés.
Enfin, les particuliers, surtout s’ils consomment les fruits et légumes de leur potager ou boivent l’eau de nappes phréatiques polluées sont particulièrement exposés, à moyen ou long terme.
La pollution chimique est la plus fréquemment observée dans les sols. Dans le tableau ci-dessous nous indiquons quels sont les principaux émetteurs pour chaque classe de polluant :
Type de polluant |
Principaux émetteurs |
Hydrocarbures |
Sites pétroliers, cimenterie, usines pétrochimiques… |
Hydrocarbures chlorés (HCC) |
Teinturerie, imprimerie, producteur de textile, industrie du bois, aciérie, papeterie… |
Solvants |
Industrie pharmaceutique, industrie agrochimique ou utilisant des peintures… |
COV |
Chauffage au bois des entreprises comme des particuliers, fonderie, raffinerie d’acier… |
Métaux lourds |
Industrie pétrochimique, transport routier, incinération des déchets, producteur de pesticides… |
Au sein de la pollution chimique, on peut également citer les PFAS que l’on dénomme polluants éternels. Ils peuvent rester des centaines d’années dans les sols et les nappes phréatiques. Ces substances sont beaucoup utilisées dans l’aérospatiale, l’automobile, la construction et l’électronique.
Les pesticides constituent une pollution d’origine organique. Ils sont surtout utilisés en agriculture et en viticulture. Leur but ? Détruire les prédateurs des cultures ou les rendre inoffensifs, favoriser la croissance des plantes, traiter les animaux d’élevage à l’aide d’antiparasitaires ou en guise de désinfectant. Les plus fréquents sont les herbicides, les fongicides et les insecticides.
Les HAP ou hydrocarbures aromatiques polycycliques sont des polluants organiques dits persistants. Les plus présents dans le sol français sont le fluoranthène et le pyrène. On retrouve, par exemple, le fluoranthène sur des sols qui ont accueilli des industries minières, surtout dans le Nord et l’Est de l’hexagone.
Cette pollution bactériologique est également de nature organique. Elle peut être favorisée par les déchets domestiques comme les ordures ménagères et les eaux usées. Mais aussi le lisier agricole ou des rejets industriels, notamment lorsqu’aucun traitement préalable n’est effectué.
La pollution physique est sans doute la plus visible. Elle se matérialise par la présence de déchets comme les plastiques, des vestiges d’édifice industriel, ou d’activités chimiques à travers le stockage de fûts, par exemple. Ou encore des traces visibles comme des épandages noirâtres ou des zones où la terre est totalement stérile et sur laquelle aucune herbe ni plante ne pousse.
Selon leur nature, ces activités industrielles peuvent rejeter toutes sortes de polluants comme les HAP, les métaux lourds, les hydrocarbures ou encore les PFAS. Les sols sur ces sites, ou à proximité, sont souvent particulièrement exposés à la pollution, notamment si une nappe phréatique est présente en sous-sol.
Les friches industrielles, même réhabilitées, peuvent aussi dissimuler un sol pollué. Dans ce cadre, y cultiver un potager peut être complexe ou nocif en cas de consommation des productions. Il faut alors effectuer une analyse de sol pour connaître la teneur en métaux lourds, hydrocarbures et autres produits chimiques pour entamer un jardin en toute sérénité, ou envisager une dépollution, le cas échéant.
Les activités des particuliers peuvent aussi polluer le sol. C’est le cas du jardinage en cas d’usage de pesticides. Des pratiques agro-écologiques qui visent à réduire l’apport de pesticides dans les potagers permettent d’éviter cet écueil.
Le bricolage (travaux de peinture, usage de produits chimiques pour la construction…) peut aussi provoquer une pollution des sols, notamment à travers l’utilisation de solvants ou de COV qui peuvent s’imprégner dans la terre.
Les décharges sauvages, les sites où sont incinérés des déchets ou des lieux où l’on utilise des hydrocarbures sans précaution sont aussi sources de pollution. Des accidents de la circulation, notamment avec des camions transportant des substances chimiques, peuvent aussi avoir des conséquences.
Tout comme des accidents industriels, tels que les fuites de combustibles ou de produits chimiques. Ou une explosion d’usine comme ce fut le cas de celle de la tour AZF à Toulouse en 2001 : 400 tonnes de nitrate d’ammonium destinés à la production d’engrais ont explosé, entraînant notamment une pollution d’un bras de la Garonne avec des dérivés nitrés.
En premier lieu, la pollution des sols a des conséquences sur la biodiversité et la qualité des eaux. Ainsi, les pesticides sont des biocides qui détruisent les organismes vivants, notamment les organismes aquatiques. Ces polluants peuvent aussi contaminer les nappes phréatiques, ce qui se répercute sur les sols ou l’eau avec laquelle les plantes sont arrosées. Enfin, les produits chimiques peuvent aussi favoriser la stérilité du sol qui ne dispose plus des nutriments nécessaires à la croissance et à la vie des végétaux.
Nombre de polluants du sol sont considérés comme cancérigènes ou probablement cancérigènes par les autorités sanitaires. Le centre international de recherche contre le cancer (CIRC) a publié un tableau qui classe les agents chimiques comme cancérogènes pour l’humain. C’est, par exemple, le cas de certains HAP comme le pyrène, des solvants comme le benzène, des métaux tels que l’arsenic, le cadmium ou les composés du nickel. Certains PFAS, comme le PFOA, entrent aussi dans cette catégorie.
L’ingestion de ces produits à travers la consommation de végétaux ou d'œufs contaminés, ainsi que la consommation d’une eau polluée peuvent s’avérer dangereux pour la santé humaine.
Les écosystèmes agricoles et forestiers peuvent aussi être impactés par la pollution d’origine humaine. Notamment à travers les métaux lourds ou les HAP qui contaminent les sols. Des feux de forêts fréquents, la proximité de sites industriels ou chimiques ou d’anciens sites miniers peuvent empêcher certaines essences d’arbres de se développer convenablement.
Il existe plusieurs manières de diagnostiquer la pollution d’un sol.
Certains terrains présentent des signes visibles de pollution du sol : traces d’hydrocarbures ou de stockage de produits chimiques, herbe jaunie ou portion stérile sur laquelle rien ne pousse, déchets plastiques ou encore décharge à ciel ouvert avec présence de métaux et odeurs fortes.
L’histoire du sol aide aussi à déterminer le caractère potentiellement pollué d’un terrain. Par exemple, s’il se situe sur une ancienne friche industrielle, un ancien bassin minier ou une zone appartenant à une entreprise chimique ou à l’industrie lourde.
Avant de recourir à un laboratoire d’analyse du sol, quelques test de terrains simples peuvent être menés :
Cependant, ces tests rapides et superficiels ne remplacent pas une analyse de sol en laboratoire.
En laboratoire, il est possible de faire analyser la plupart des métaux lourds, HAP, PFAS, hydrocarbures ou pesticides. Si vous avez une idée de la nature des polluants (ancienne friche industrielle, proximité avec des activités d’agriculture intensive), ciblez votre demande pour diminuer les coûts.
Il existe aussi des entreprises, comme Pouryère, qui proposent des kits de test réalisés en laboratoire qui débutent à moins de 100 euros. Vous prélevez vous-même la terre mais analyse et interprétation sont effectuées par des scientifiques. Il existe des kits dédiés à la détection de métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, plomb…), aux polluants majeurs comme les HCT et HAP, aux PFAS ou aux pesticides (triazotes, triazines ou composés organo-phosphorés).
Enfin, en France, il existe des bases de données publiques pour détecter les sites à risques. C’est le cas de la plateforme BASOL à travers laquelle vous pouvez savoir si un site est concerné par une pollution. Ou de BASIAS qui concerne la pollution des anciens sites industriels et des secteurs répertoriés comme secteur d’information sur les sols (SIS). Ceux-ci sont des zones affectées par une pollution connue des services de l’Etat.
En cas de pollution du sol, il est conseillé de ne plus consommer les végétaux qui en sont issus. Ni de manger des animaux ou produits animaux ayant été en contact avec le sol. Ni de boire l’eau du robinet, si elle est issue d’une nappe phréatique contaminée, ou d’ingérer l’eau d’un puits situé sur le terrain.
Dans certains cas, plus extrêmes, des mesures de confinement du terrain pollué peuvent être prises. Pour cela, il existe plusieurs techniques comme l’installation d’une barrière imperméable autour de la zone contaminée. Des puits d’extractions peuvent être mis en place pour extraire les vapeurs et contaminants pour les retraiter ensuite.
DIfférentes techniques de dépollution peuvent être mises en œuvre par une société spécialisée. On peut citer le compostage, le lavage chimique, l’excavation, le tri granulométrique ou encore la biostimulation anaérobie qui permet de dégrader les contaminants organiques, à la fois dans le sol et les eaux usées.
En France, il y a plusieurs réglementations liées à la pollution des sols.
Réglementation |
Portée |
Personnes ou entités concernées |
Information liée à l’existence de sites et sols pollués à travers la loi Alur et les secteurs d’informations sur les sols |
Ces secteurs doivent figurer dans les annexes des plans locaux d’urbanisme - L’Etat doit aussi publier une carte des anciens sites industriels et activités de services |
L’Etat |
Le vendeur ou le bailleur doit informer l’acquéreur en cas de vente ou de location d’un terrain situé en secteur d’informations sur les sols ou d’un terrain sur lequel ont été exploitées des installations classées soumises à autorisation ou enregistrement |
Information par écrit à destination du nouveau propriétaire ou du locataire |
Particuliers ou professionnels |
Obligations de dépollution (article L. 556-3 du Code de l’Environnement) |
En cas de pollution ou de risques de pollution des sols, le Préfet peut ordonner l’exécution de travaux de dépollution aux frais du responsable |
Toute personne responsable d’une pollution des sols |
Tout propriétaire de terrain pollué doit faire exécuter, à ses frais, des travaux de dépollution. A part s’il est prouvé que la pollution est antérieure à l’acquisition du terrain concerné. Il s’agit notamment du dernier exploitant du site, du producteur ou du détenteur des déchets. Parfois, le propriétaire du terrain peut être mis en cause même s’il n’est pas responsable de la pollution : par exemple, s’il a fait preuve de négligence ou qu’il n’a pas contribué à la limiter.
La directive SEVESO ne concerne pas directement la pollution des sols mais gère les risques liés à ces industries. Ainsi, cette mesure a notamment instauré les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) ou le développement de la base ARIA qui recense les accidents industriels, comme celui d’AZF en 2001.
L’Etat a aussi mis en place plusieurs dispositifs pour conserver la mémoire des sites pollués ou potentiellement pollués, et ce même s’ils ont été réhabilités :
Vous pouvez d’abord effectuer une estimation visuelle (traces de pollution, plantes qui ne poussent pas ou mal) et détecter d’éventuelles mauvaises odeurs. Ensuite une analyse de sol en laboratoire va vous donner la nature des polluants et leur niveau de concentration dans votre sol.
Vous pouvez faire appel à un expert en analyse de sol. Un technicien se déplace chez vous pour les prélèvements et les achemine ensuite en laboratoire. Test et analyses y sont effectués pour évaluer la pollution et envisager des mesures correctives. Il existe aussi des kits de test très fiables, comme ceux de Pouryère. Vous effectuez les prélèvements vous-même mais les analyses ont aussi lieu en laboratoire.
Si votre terrain est pollué, il est fortement déconseillé de le cultiver, vous risquez de vous exposer à des produits chimiques, dangereux pour votre santé à long terme. Vous avez le droit de vendre ou de louer votre terrain, mais vous devez informer le futur acquéreur de son état. La construction reste possible, mais le maître d’ouvrage doit mettre en œuvre des mesures de gestion de la pollution des sols.
C’est le responsable de la pollution qui paie la dépollution. Il peut toutefois arriver que ces frais incombent au propriétaire, même s’il n’est pas à l’origine de la pollution, notamment s’il a fait preuve de négligence ou a contribué à l’accentuer.
Pouryère vous accompagne tout au long du processus de votre analyse de sol. Nos kits de prélèvement sont associés à un guide complet pour vous orienter dans cette action. Une fois cette mission effectuée vous n’avez plus qu’à nous envoyer vos échantillons pour analyse et interprétation complète sous dix jours environ.
Chaque kit d’analyse de sol est spécialisé et poursuit un but précis :
Pouryère dispose d’une expertise terrain avancée ainsi que. Nous avons mis au point le soilscore qui est une note qui donne un indice environnemental. Il s’agit d’un score global de qualité du sol avec indicateurs de fertilité, de pollution et de biodiversité ainsi que des conseils concrets pour améliorer la qualité de votre terrain.