
Analyse physico-chimique : comprendre, mesurer et caractériser la matière
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Temps de lecture 12 min
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Sommaire
L’analyse physico-chimique est utile pour mesurer la composition d’un matériau ou d’un échantillon (analyse de sol, d'air ou d'eau) mais également dans d’autres domaines comme l’industrie pharmaceutique ou cosmétique.
Une analyse physico-chimique étudie les caractéristiques des matériaux ou de la matière première analysée, dans le cas des éléments naturels comme le sol, l’eau ou l’air. Ses buts sont multiples : s’assurer de la qualité des produits ou composants naturels mais aussi respecter les réglementations en vigueur. Ce travail ne peut s’effectuer qu’en laboratoire avec des instruments scientifiques : microscope à balayage électronique, spectroscope….
Différents types d’analyses physico-chimiques sont possibles :
L’analyse physico-chimique ne recherche pas seulement les composés chimiques d’un matériau ou d’une matière première. Contrairement à une analyse chimique pure qui ne va déceler que les éléments chimiques, comme les métaux lourds (mercure, plomb, arsenic…), les pesticides, les PFAS ou l’azote, le phosphore ou le potassium. Autant de composants que l’on retrouve communément dans les sols.
L’analyse physico-chimique s’effectue dans de très nombreux secteurs pour vérifier la qualité et la performance des produits. Mais aussi pour s’assurer qu’ils ne présentent pas de danger et sont conformes à la réglementation en vigueur. Les matières premières les plus souvent testées sont le sol, l’eau et l’air, notamment pour y déceler d’éventuels polluants.
Les secteurs d’activités les plus concernés par ces tests sont ceux dans lesquels on utilise des produits chimiques et des processus industriels, comme la conception de cosmétiques et médicaments, la métallurgie, la production d’énergie, l’automobile, l’aéronautique ou encore la défense.
Première motivation pour diligenter une analyse physico-chimique ? Contrôler la qualité des matières premières utilisées dans la confection d’un produit. Elle intervient aussi en bout de chaîne pour vérifier que le produit fini est conforme et ne présente pas de dangers pour le consommateur final. L’analyse physico-chimique est donc effectuée à plusieurs reprises, tout au long du cycle de vie du médicament, du produit cosmétique, du véhicule, du bijou ou de l’appareil électronique.
Ce type d’analyse sert aussi à vérifier que le produit respecte les normes. On peut citer le règlement européen REACH (Registration Evaluation and Authorization of Chemicals) qui est entré en vigueur le 1er juin 2007. Il protège les êtres humains et l’environnement de substances chimiques qui peuvent être néfastes. L’analyse REACH concerne les structures productrices ou importatrices de substances chimiques à hauteur d’au moins 1 tonne par an.
D’autres analyses physico-chimiques peuvent être menées. Par exemple pour rechercher la présence de substances interdites comme le Bisphénol A, de métaux lourds ou de solvants.
Enfin, ces tests visent aussi à vérifier que le produit est sans danger et ne peut pas se rompre, se fissurer ou se corroder. Pour cela, il est soumis à différentes contraintes mécaniques, de pression ou de température pour vérifier son comportement.
Ce type d’analyse vise aussi des fins de diagnostic environnemental. La composition de l’eau, du sol ou de l’air peut être analysée. Le plus souvent, on recherche des polluants néfastes à la santé humaine et aux écosystèmes. Par exemple, les PFAS ou les pesticides dans l’eau, les métaux lourds ou les pesticides dans les sols, les particules fines (PM 2.5, PM 10), l’ozone ou le dioxyde d’azote dans l’air.
Enfin, une analyse physico-chimique peut être menée dans un objectif de recherche et développement (R&D) pour concevoir un nouveau produit ou l’améliorer. Ou encore tester de nouveaux matériaux ou alliage de matériaux encore peu utilisés.
Une analyse physico-chimique sert d’abord à mesurer les propriétés physiques d’un matériau fini ou d’une matière première comme la terre. On peut ainsi évaluer le pH qui qualifie le niveau d’acidité. Ainsi un sol acide est compris entre un pH de 5,5 et 7 mais une eau acide possède un pH inférieur à 7. On peut également vérifier la conductivité, la densité, la température ou encore la turbidité. Ce dernier indicateur concerne l’eau et mesure la présence de matériaux en suspension comme la terre ou les algues.
Le tableau ci-dessous liste plusieurs éléments chimiques, souvent recherchés au sein des analyses physico-chimiques. Ainsi que les matériaux ou matières premières dans lesquels ils sont les plus présents et leurs caractéristiques.
Elément chimique |
Matériau ou matière première |
Caractéristiques |
NPK |
Sol |
Teneur en azote, phosphore et potassium du sol. Peut être modifiée ou améliorée par l’apport d’engrais NPK |
Métaux lourds |
Sol, eau, sédiments marins, air |
Composés issus de l’industrie mais aussi de la combustion des charbons, du pétrole ou des ordures ménagères : cadmium, mercure, plomb, chrome, arsenic… Ils sont présents, en petite quantité, à l’état naturel |
HAP |
Sol et air principalement |
Ces hydrocarbures aromatiques polycycliques sont produits par le chauffage au bois, au charbon, au pétrole ou au gaz, la cuisson et la fumée de tabac, les gaz d’échappement des véhicules, les émissions des industries et les feux de forêts |
HCT |
Sol et eau |
Inclut l’analyse des HAP, des hydrocarbures aliphatiques et de certains composés volatils |
Solvants |
Sol et eau |
Les solvants sont surtout produits par l’industrie des peintures et des revêtements mais aussi l’industrie pharmaceutique, les imprimeries ou les producteurs de pesticides |
PFAS |
Sol et eau |
Aussi appelés polluants éternels puisqu’ils peuvent rester actifs des milliers d’années dans les sols et les eaux. Présents dans de nombreux produits du quotidien : poêles anti adhésives, cosmétiques, mousse anti-incendie, vêtements imperméables… |
Pesticides |
Sol, air, eau |
Les herbicides, fongicides et insecticides sont utilisés dans l’agriculture conventionnelle et se déposent dans l’eau, l’air et les sols |
Cette liste n’est pas exhaustive. On peut également citer les COV, qui sont des composés organiques volatils, notamment présents dans les sols et l’air intérieur. Ils sont produits par la cuisson, la fumée de cigarette, certains meubles et revêtements de sol, les gaz d’échappement ou les produits de nettoyage.
Pour une analyse physico-chimique les scientifiques utilisent quelques méthodes de base :
Il existe aussi des méthodes plus avancées pour effectuer une analyse physico-chimique. C’est le cas de la chromatographie qui permet de séparer les constituants d’un mélange. Elle peut s’effectuer en phase gazeuse (GC) ou en phase liquide à haute performance (HPLC).
On peut aussi citer les ICP pour détecter des éléments chimiques à une concentration très faible, de l’ordre de quelques nanogrammes par litre. La spectroscopie infrarouge (ou IR) pour identifier des composés ou déterminer la composition d’un échantillon. La spectroscopie en ultra-violet concerne l’analyse des solutions liquides ou gazeuses.
La principale accréditation pour l’analyse physico-chimique est celle délivrée par le Cofrac. On peut également citer la norme ISO 17025. Elle garantit notamment des méthodes d’essai et de calibration fiables et la traçabilité des mesures. Ce type de laboratoire est en capacité de contrôler la pureté des matières premières ou vérifier que les produits finis respectent la réglementation.
Quelques analyses selon le secteur d’activités concerné :
À travers l’analyse physico-chimique, on teste d’abord la qualité du sol, de l’eau et de l’air. Les éléments les plus recherchés sont les métaux lourds, pesticides, hydrocarbures et PFAS qui ont un impact fort sur la santé humaine et la préservation des écosystèmes. Dans l’air, les particules et le dioxyde d’azote sont les composés les plus fréquemment évalués, d’autant plus avec la mise en place des organismes de surveillance de la qualité de l’air comme Airparif pour la région parisienne ou Atmo Auvergne-Rhône-Alpes pour la région de Lyon.
L’agriculture est aussi un secteur d’activités dans lequel cette analyse est cruciale. La fertilité du sol, sa texture, son acidité ou ses capacités drainantes sont évalués pour introduire des actions correctives et les engrais adéquats. Les polluants du sol sont également détectés, les plus fréquents étant les pesticides, PFAS et métaux lourds.
Dans l’industrie, l’analyse physico-chimique intervient en amont et en aval, à la fois au stade de la matière première et à celle du produit fini. Ceci pour vérifier que les matériaux utilisés sont conformes et sans résidus toxiques et que la production est robuste, dépourvue de défauts et qu’elle peut être utilisée sans risques par l’utilisateur final.
Ces analyses sont, le plus souvent, effectuées dans des secteurs spécifiques comme la santé : médicaments, dispositifs médicaux… Mais aussi la cosmétique, la construction et la conception des produits du quotidien que sont les vêtements, les bijoux, le matériel high-tech ou les biens destinés aux bébés et aux enfants.
En fonction des éléments recherchés et de la technique de laboratoire utilisée, la nature du prélèvement varie. Elle peut être solide, par exemple pour les tests effectués sur le sol et la terre, ou les métaux, liquide pour l’eau et des matières premières aqueuses. L’état gazeux concerne surtout les mesures de la qualité de l’air ou l’usage de la technique de la spectroscopie.
L’échantillon est ensuite conditionné. L’eau et la terre peuvent être transportées facilement dans des contenants hermétiques, avec une précaution complémentaire pour des échantillons potentiellement contaminés. Pour l’état gazeux, les mesures s’effectuent le plus souvent in situ, notamment pour l’air.
Le traitement en laboratoire utilise différentes techniques, des plus simples aux plus sophistiquées. Certaines peuvent être mises en œuvre avec un matériel basique et réalisées par un particulier. Par exemple tester le pH de la terre avec des bandelettes, disponibles en magasin de jardinage. Ou effectuer le test du bocal pour évaluer la texture de sa terre : sableuse, limoneuse, argileuse ou humifère. Mais, pour une analyse entièrement fiable, le passage de l’échantillon en laboratoire est fondamental.
Une fois les différentes analyses effectuées, le technicien va rédiger un rapport avec l’interprétation des résultats. Dans certains cas, une restitution orale peut accompagner le compte-rendu écrit, notamment si les tests ont été commandés par une entreprise industrielle dans le cadre d’un contrôle qualité par exemple.
Choisissez un laboratoire accrédité Cofrac. Cet organisme délivre une accréditation aux laboratoires qui reconnaît leur impartialité et leurs compétences techniques. Elle est obligatoire dans certaines situations. C’est le cas des organismes qui certifient des produits ou services ou des laboratoires de biologie médicale. Différentes normes ISO sont adossées à cette certification. Par exemple, la norme ISO 15189 pour les laboratoires de biologie médicale ou ISO/IEC 17025 pour les laboratoires d’essai.
Les délais sont variables. Comptez quelques semaines environ pour les analyses les plus complexes, d’autant plus si le rapport est long et que vous bénéficiez d’une entrevue avec le technicien. Les résultats doivent être transcrits par écrit avec mention des valeurs cibles et interprétation des indicateurs trouvés.
Pour l’analyse de sol, l’accréditation Cofrac n’est pas obligatoire, mais recommandée. Surtout pour les tests agricoles ou qui décèlent les polluants du sol, le caractère indépendant des résultats est crucial. C’est le cas de Pouryère, qui propose des kits de prélèvements de la terre avec tests en laboratoire accrédité Cofrac.
Le tarif est variable : de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros en fonction du nombre d’échantillons, de la quantité d’éléments recherchés et de la complexité des techniques utilisées. A cela s’ajoutent des frais de prélèvement pour la collecte des échantillons sur place, ainsi que, bien souvent, des frais de dossier.
C’est possible mais cela restera basique et peu fiable. Il existe, dans le commerce, des kits prêts à l’emploi, bien souvent dédiés aux tests de la qualité de l’eau. Ils se basent sur des bandelettes qui changent de couleur ou sur la technique de la photométrie.
Généralement en quelques jours à quelques semaines en fonction de la complexité des analyses. C’est plus court pour une simple analyse de la qualité agronomique d’un échantillon de terre que pour de multiples tests avec contraintes sur des matériaux de différentes natures : solide, liquide et gazeux.
L’analyse physico-chimique analyse aussi bien les propriétés chimiques que mécaniques de l’échantillon en présence. L’analyse biologique consiste plutôt à déceler différents microbes, virus et parasites présents, notamment dans l’eau.
Il faut s’appuyer sur un plan de gestion établi par des experts, intégrant les résultats d’analyses, les seuils réglementaires et l’usage futur du site.
Pouryère vous accompagne tout au long du processus de votre analyse de sol. Nos kits de prélèvement sont associés à un guide complet pour vous orienter dans cette action. Une fois cette mission effectuée vous n’avez plus qu’à nous envoyer vos échantillons pour analyse et interprétation complète sous dix jours environ.
Chaque kit d’analyse de sol est spécialisé et poursuit un but précis :
Pouryère dispose d’une expertise terrain avancée ainsi que. Nous avons mis au point le soilscore qui est une note qui donne un indice environnemental. Il s’agit d’un score global de qualité du sol avec indicateurs de fertilité, de pollution et de biodiversité ainsi que des conseils concrets pour améliorer la qualité de votre terrain.