La pollution du sol est un défi majeur pour notre environnement, nos écosystèmes et la santé humaine. Invisibles à l’œil nu, certains types de pollution altèrent la qualité des terres que nous cultivons, habitions ou exploitons. Cet article propose une vision claire de ce phénomène, de ses causes à ses conséquences, en passant par les outils existants pour évaluer, comprendre et remédier à ces atteintes.
Quelles sont les causes de la pollution des sols ?
Activités industrielles et urbaines
Les zones urbaines et industrielles sont parmi les principaux foyers de pollution.
Elles libèrent différents types de contaminants :
Industries métallurgiques et minières : relargage de métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic, mercure). Par exemple, dans l’ex-bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, on observe encore aujourd’hui des concentrations en plomb et cadmium supérieures aux valeurs de référence (source : BRGM, 2022).
Usines chimiques et pétrochimiques : pollution par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les solvants chlorés et les BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes). Ces substances se fixent durablement dans les sols.
Friches industrielles et dépôts sauvages : sur plus de 6 500 sites recensés dans la base BASOL (base officielle des sites pollués en France), la majorité est liée à d’anciennes activités industrielles.
Installations sportives et de loisirs : les anciens stands de tir et terrains de ball-trap sont fortement contaminés par le plomb et l’arsenic contenus dans les munitions et cibles. Ces pollutions sont très localisées, mais extrêmement concentrées.
Agriculture intensive et pesticides
L’agriculture moderne a longtemps contribué à la pollution chimique des sols :
Pesticides et herbicides : substances actives (comme l’atrazine, interdite depuis 2003 mais toujours détectée dans certains sols) persistent plusieurs décennies.
Nitrates et phosphates : issus des engrais chimiques, ils entraînent une pollution diffuse, difficile à contrôler. En Bretagne, plus de 40 % des sols agricoles dépassent les seuils de nitrates de 50 mg/L fixés par l’UE.
Boues d’épuration utilisées comme amendements : ces boues peuvent contenir des métaux lourds (nickel, zinc, cuivre) ou des résidus pharmaceutiques.
Ces pollutions sont moins visibles mais touchent de larges surfaces agricoles.
Pollution ancienne et accidentelle
Certains sols restent contaminés par des activités passées ou des accidents :
Sites miniers abandonnés : dans le Massif Central ou les Cévennes, les anciens sites d’extraction de plomb ou d’uranium laissent encore des teneurs élevées en arsenic et radium.
Accidents industriels : l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (2019) a généré des dépôts d’hydrocarbures, dioxines et métaux lourds dans les sols agricoles et urbains environnants.
Zones militaires : les champs de bataille de la Première Guerre mondiale (“Zone Rouge” en Champagne et Lorraine) présentent encore aujourd’hui des sols saturés en métaux lourds et en munitions chimiques.
Pollution accidentelle agricole : fuites de lisier ou débordements de fosses à purin provoquent localement une saturation organique et des odeurs persistantes.
Ces pollutions dites « historiques » posent problème car elles perdurent dans le temps et nécessitent souvent des analyses approfondies avant toute réutilisation des terrains.
Les grands types de pollution du sol
Pollution chimique
La pollution chimique est le type de pollution le plus répandu. Elle provient d’apports de substances toxiques :
Métaux lourds : plomb, cadmium, mercure, arsenic — souvent issus de la métallurgie, des peintures anciennes ou des carburants.
Prolifération d’espèces invasives ou d’organismes nuisibles.
Ce type de pollution peut menacer la sécurité sanitaire, en particulier pour les jardins potagers ou les zones d’élevage.
Pollution ponctuelle et pollution diffuse
On distingue également :
Pollution ponctuelle : localisée (ex : fuite de cuve, déversement industriel, ancienne station-service).
Pollution diffuse : étalée sur de grandes zones (ex : usage intensif de pesticides, pollution atmosphérique, dépôts de poussières métalliques).
Chaque type de pollution nécessite un protocole d’analyse spécifique. Chez Pouryère, nous adaptons nos prélèvements et tests à la situation du terrain pour garantir une interprétation fiable.
Localisation & nature des pollutions
La pollution des sols est multiforme :
Zones industrielles, dépôts sauvages, friches urbaines : sources classiques de métaux lourds, hydrocarbures, PCB, HAP, BTEX ;
Terrains agricoles : accumulations de pesticides, nitrates ;
Sites anciens ou contaminés : terrains militaires, bases d’aviation, camps de ball-trap… exposés à l’arsenic, plomb ou autres polluants persistants.
La nature des pollutions chimiques et organiques dans les sols
Avant toute liste, quelques explications accessibles :
Métaux lourds : éléments comme cadmium, arsenic, plomb – toxiques même à faible dose, s’accumulant dans les organismes ;
PCB, HAP, BTEX, HCT : familles de molécules organiques stables, souvent dérivées de la combustion ou des solvants, persistantes dans l’environnement ;
PFAS (Polluants éternels) : molécules C‑F très stables, difficiles à dégrader, donc qualifiées de “éternelles”.
Pesticides & nitrates : surtout présents sur terrains cultivés intensivement.
La liste suivante présente les types les plus courants de polluants chimiques dans les sols :
Métaux lourds (arsenic, cadmium, plomb…) ;
Hydrocarbures totaux (HCT) ;
HAP – hydrocarbures aromatiques polycycliques ;
BTEX – benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes ;
PCB – polychlorobiphényles ;
PFAS – substances per- et poly‑fluoroalkylées (“polluants éternels”) ;
Pesticides & nitrates (eutrophisants).
Impact des pollutions chimiques et organiques sur les écosystèmes
La pollution des sols ne s’arrête pas aux limites du terrain. Elle modifie en profondeur le fonctionnement des écosystèmes. Les effets varient selon la nature des polluants, mais plusieurs impacts majeurs sont observés.
Perturbation de la biodiversité du sol
Un sol sain est un réservoir de vie : bactéries, champignons, nématodes, vers de terre, insectes.
L’exposition aux métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) réduit la densité des communautés microbiennes de plus de 40 % dans certaines zones contaminées (source : INRAE, 2021).
Les pesticides affectent les champignons mycorhiziens, essentiels pour l’absorption du phosphore et de l’azote par les plantes.
Résultat : le sol perd sa fertilité et sa capacité de régénération naturelle.
Toxicité pour les plantes et la faune
Les polluants s’accumulent dans les tissus végétaux puis remontent la chaîne alimentaire :
Le cadmium est absorbé par les légumes racines (carottes, betteraves) et se retrouve dans l’alimentation humaine.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) diminuent la germination des graines et ralentissent la croissance des jeunes pousses.
Les oiseaux et mammifères s’exposent indirectement en ingérant des invertébrés contaminés.
Ce phénomène s’appelle la bioaccumulation, et il entraîne des effets chroniques sur plusieurs générations d’espèces.
Fragilisation des écosystèmes
Un sol pollué devient un milieu hostile :
La diversité végétale chute, certaines espèces disparaissent. Dans les friches industrielles, on retrouve souvent une végétation monotone (graminées résistantes) mais peu de plantes variées.
Les habitats naturels se dégradent, réduisant les abris pour les insectes, amphibiens et oiseaux.
La résilience écologique (capacité à se régénérer après un choc) est affaiblie.
Exemple : en Lorraine, d’anciennes zones minières montrent encore aujourd’hui des sols quasi stériles malgré l’arrêt de l’exploitation depuis 30 ans (source : BRGM).
Risques pour la qualité de l’eau
Les sols agissent comme une éponge. Mais lorsqu’ils sont saturés de polluants, ces derniers migrent vers les eaux :
Nitrates et phosphates se lessivent et alimentent les rivières → ils provoquent l’ eutrophisation (prolifération d’algues vertes) qui asphyxie la faune aquatique. En Bretagne, ce phénomène concerne chaque été des plages entières (source : Ifremer).
Les pesticides sont régulièrement détectés dans les nappes phréatiques : en 2021, l’ANSES signalait que 20 % des captages d’eau potable en France présentaient des traces supérieures aux seuils réglementaires.
Les composés organiques volatils (COV) issus de pollutions pétrochimiques migrent rapidement dans les eaux souterraines, rendant l’eau impropre à la consommation.
En résumé : la pollution du sol ne se limite pas au sol. Elle déséquilibre la vie souterraine, contamine les plantes, menace la faune, et dégrade durablement la qualité de l’eau – créant un effet domino qui impacte tout l’écosystème, y compris l’être humain.
L’aspect éternel de certains polluants
Certains composés comme les PFAS sont appelés polluants « éternels » en raison de leur très forte résistance à la dégradation naturelle. Ils s’accumulent dans les écosystèmes et les organismes sans jamais disparaître
Risques liés à ces pollutions
Risques pour la santé humaine
Les polluants présents dans le sol ne restent pas inertes. Ils passent dans l’air, l’eau et les aliments :
Métaux lourds:
Le plomb est neurotoxique. L’ANSES rappelle qu’aucun seuil n’est sans risque, surtout pour les enfants. Dans certaines zones industrielles comme à Saint-Laurent-le-Minier (Gard), les concentrations dépassent 1 000 mg/kg, soit 10 fois les valeurs de référence ;
Le cadmium provoque des troubles rénaux et osseux. L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) estime qu’un apport de 2,5 µg/kg de poids corporel/semaine est déjà critique.
Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : certains, comme le benzo[a]pyrène, sont classés cancérogènes avérés (groupe 1 du CIRC). On les retrouve à proximité des anciennes cokeries et sites pétrochimiques.
PFAS (polluants éternels) : perturbateurs endocriniens. Ils augmentent le risque de cancers du rein et des testicules et perturbent la fertilité (source : Santé publique France, 2022).
En France, près de 7 % des sites recensés dans la base BASOL présentent un risque sanitaire direct pour les populations exposées.
Risques pour l’agriculture et l’alimentation
Lorsque le sol est contaminé, la production agricole devient dangereuse :
Les légumes racines (carottes, pommes de terre) concentrent davantage les métaux lourds que les légumes feuilles.
En Île-de-France, des potagers urbains installés sur d’anciennes friches ont révélé des teneurs en plomb supérieures à 300 mg/kg, rendant les cultures impropres à la consommation (source : BRGM, 2021).
Les nitrates présents en excès dans les sols agricoles migrent vers les fourrages. Ingérés par les bovins, ils provoquent une méthémoglobinémie (“maladie du sang brun”) qui réduit le transport d’oxygène dans le sang.
Ce transfert des polluants vers l’assiette humaine est appelé chaîne d’exposition alimentaire.
Risques pour l’environnement et les écosystèmes
Perte de fertilité des sols : dans les zones où les HAP dépassent 100 mg/kg, l’activité microbienne chute de plus de 60 % (INRAE, 2020).
Mort de la faune du sol : les vers de terre, essentiels à l’aération et à l’équilibre agronomique, meurent dès que les teneurs en cuivre dépassent 150 mg/kg.
Migration vers les eaux : les nitrates et pesticides rejoignent les rivières. En 2021, l’ANSES a détecté des traces de pesticides dans 92 % des cours d’eau français.
Écosystèmes instables : un sol dégradé ne peut plus stocker le carbone ni réguler l’eau. Cela accentue les risques d’inondations et de sécheresses.
En résumé : la pollution du sol représente un triple danger.
Pour l’homme, avec des pathologies lourdes (cancers, maladies chroniques).
Pour l’agriculture, avec une contamination directe de la chaîne alimentaire.
Pour l’environnement, avec des sols stérilisés et des écosystèmes fragilisés.
Pollution du sol : que peut-on faire ?
Mesure et diagnostic
Il est possible d’analyser son sol avec des kits accessibles comme ceux proposés par Pouryère, qui permettent de détecter plus de 200 éléments, dont PCB, HAP, BTEX, métaux lourds, PFAS.
Kits clés disponibles :
SOLKIT (analyse complète + agronomie)
AGROKIT (analyse agronomique)
POLLUKIT (polluants du sol)
METKIT (métaux lourds)
PFASKIT (polluants éternels/PFAS)
PESTIKIT (pesticides)
Interprétation et suivi
Chaque analyse fournit un SoilScore du type A (bon sol) à C (dangereux), avec recommandations personnalisées.
Actions de remédiation (exemples)
Immobilisation des polluants (couvrir la zone polluée pour éviter leur dispersion).
Ajustement agronomique ou phytoremédiation selon les résultats d’analyse.
Ne jamais brûler ou enfouir les terres polluées sans précaution.
Tableau explicatif des polluants, caractéristiques et remédiation
Voici un tableau qui clarifie les principaux polluants, leurs caractéristiques et les actions possibles :
Polluant
Propriétés principales
Approche recommandée
Métaux lourds
Persistants, toxiques
Analyse + immobilisation ou extraction ciblée
PCB, HAP, BTEX
Hydrocarbures stables
Analyse + contrôle, amendement ou couverture
PFAS
Très persistants
Analyse avec PFASKIT + recommandations spécialisées
Pesticides
Variables selon usage
Analyse + phytoremédiation ou restrictions
L'auteur de l'article : Joseph OLIVIER
Joseph OLIVIER est entrepreneur dans le domaine de l'environnement. Originaire de Nantes, il se forme la gestion de déchets avant de créer un bureau de conseil en économie circulaire. En 2022 il co-fonde Pouryère avec l'ambition de réponse aux préoccupations des citoyens sur la qualité des sols en France et l'accès à la donnée environnementale.
Questions fréquentes (FAQ)
Quelles sont les causes de la pollution des sols ?
Les principales sont l’industrie (métallurgie, chimie…), l’agriculture intensive (pesticides, nitrates), les sites contaminés ou accidentés (mines, usines abandonnées), les dépôts sauvages, et les activités de loisir polluantes (plomb de chasse, golfs).
Quels sont les types de pollution chimique que l’on rencontre dans les sols ?
On y trouve des métaux lourds (arsenic, cadmium...), des hydrocarbures (PCB, HAP, BTEX, HCT), des PFAS (polluants éternels), ainsi que des pesticide et éléments nitrifiants comme les nitrates et phosphates.
Que peut-on faire face à la pollution des sols ?
La première étape est d’analyser le sol avec des outils comme ceux de Pouryère (POLLUKIT, PFASKIT…). Ensuite, interpréter via un Certiscore, et envisager remédiation (couverture, phytoremédiation, contrôle des pratiques).
Pourquoi certains polluants sont-ils qualifiés d’éternels ?
Parce que des composés comme les PFAS sont extrêmement stables et ne se dégradent pas naturellement. Ils restent dans les sols (et organismes) durant des décennies, voire des siècles.
Pourquoi faire confiance à Pouryère pour votre analyse de sol ?
Un accompagnement complet, de la prise d’échantillon à l’interprétation
Pouryère vous accompagne tout au long du processus de votre analyse de sol. Nos kits de prélèvement sont associés à un guide complet pour vous orienter dans cette action. Une fois cette mission effectuée vous n’avez plus qu’à nous envoyer vos échantillons pour analyse et interprétation complète sous dix jours environ.
Des solutions pour particuliers, agriculteurs, collectivités et entreprises
Chaque kit d’analyse de sol est spécialisé et poursuit un but précis :
Bonjour,
j'ai été très agréablement surpris à la réception du document concernant ma demande d'analyse de la terre de mon potager par la richesse de son contenu, son état agronomique, texture et granulométrie, état organique et biologique ,la capacité d'échange cationique et ses conclusions, le plus important pour moi me permettant de traiter ma terre pour la prochaine saison avant plantations